Tous À Vélo Sans Âge pour une balade intergénérationnelle !


08 mars 2022

Tous À Vélo Sans Âge pour une balade intergénérationnelle !

A Vélo Sans Âge : une balade intergénérationnelle en triporteur pour sortir les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite, mais aussi créer du lien social pour ces personnes qui souffrent parfois d’isolement. Cette initiative existe partout en France et à Lyon, c'est Céline qui a monté et pilote l’antenne locale depuis 2 ans ! INTERVIEW CAPSAO. 

Un triporteur, un pilote qui pédale et conduit un ou deux passagers, et les voici parti.e.s en balade avec Paulette ! Si vous avez déjà vu des triporteurs en balade au parc de la Tête d’Or ou sur les quais à Lyon : rien d’étonnant, c’était très certainement l’un des 4 triporteurs de l’association A Vélo Sans Âge. Créée en 2012 au Danemark et importée en France en 2015 par Ditte Jakobsen (une danoise qui vivait à Capbreton), ce concept a depuis conquis 40 villes françaises : et la Ville de Lyon grâce à l'initiative de Céline et Xavier, son conjoint, qui coordonnent ensemble l'antenne lyonnaise depuis 2020. 

Céline n’est pas à ses débuts dans le bénévolat. « A un moment de ma vie pro, j’ai eu le sentiment d’avoir fait le tour. Alors je me suis lancée dans le bénévolat à travers l’association Les Petits Frères des Pauvres. J’aime la présence des personnes âgées. Je voulais même faire une reconversion dans ce sens à un moment donné et puis, finalement j’ai trouvé la solution de me mettre à 80% pour pouvoir être bénévole l’autre partie de mon temps ». 

Puis en flânant sur Facebook, Céline tombe un jour sur une vidéo qui prône le concept du projet de À Vélo Sans Âge en Ecosse. « J’ai trouvé ça tellement bien. Un vélo, des jambes et hop, on emmène les personnes qui ne peuvent plus marcher en balade à travers la ville », confie-t-elle au téléphone. 

Elle prend alors contact avec Ditte, qui la conforte dans l’idée de lancer l’initiative à Lyon.

Ce que Céline apprécie le plus dans la compagnie des personnes âgées, c’est le « lien inter-générationnel ». Elle déplore le fait que « on ne s’en occupe plus de ces personnes plus âgées, on ne les regarde plus, on ne les voit même plus... En réalité, ils ne sont plus visibles car ils ne sortent plus, tout simplement. Leur présence me fait du bien. En plus, ce sont des livres ouverts. Lors des balades, ils racontent l’histoire de Lyon d’il y a 50 ans, mais aussi leur propre histoire. J’ai toujours eu cet attrait pour ce public, et mixer la rencontre avec les jeunes et les balades en plein air, c’est encore plus magique ».


La « Grande évasion »

Depuis le démarrage du projet à Lyon, Céline ne s’est pas arrêtée aux simples balades urbaines : de mai à août 2021, le triporteur qui répond au nom de Léon est parti sur les routes de France et s’est arrêté dans une vingtaine de villes, à la rencontre des personnes âgées vivant dans des EHPAD, pour présenter le projet. Forcément, ça a fait des émules, et certaines villes ont bien reçu le message et ont depuis lancé une antenne.

Aujourd’hui, l’antenne de Lyon se compose de 4 triporteurs : Paulette, Marcel, Gaston et Léon, qui a fait la grande évasion et qui a fini à Lyon. L’équipe se compose d’une cinquantaine de pilotes bénévoles âgés de 16 ans à 65 ans et constitués de retraités, d’actifs et d’étudiants. 

La balade fait autant de bien au pilote bénévole qu’aux bénéficiaires. Céline témoigne des retours de deux bords :

Du côté des bénévoles, les propos recueillis sont souvent : « ça m’a fait beaucoup de bien, parce que j’ai enfin pris du temps ». Et oui, une balade en triporteur n’est pas un marathon, il faut y aller doucement et cela permet de ralentir. Et puis c’est un lieu de rencontre avec les personnes âgés mais aussi entre bénévoles. 

Du côté des bénéficiaires, les ressentis de Céline sont tout autant positifs : « C’est un plaisir de retrouver la ville et les enfants le mercredi à la sortie des écoles et au parc. Les mamies sont enchantées de voir ces scènes de vie entre famille, avec les chiens qui courent et les animaux au parc, les passants qui disent un petit mot gentil et qui saluent l’initiative. Et grâce au fait de prendre l’air, les yeux sont partout, les personnes âgées redécouvrent leur quartier, la ville. Après une balade, ils retrouvent la forme, et certains m’ont même dit que nous étions une fontaine de jouvence et qu’ils se sentaient rajeunir, cela fait du bien même pour les personnes qui ont des pathologies », rapporte Céline. 

Comment faire pour être pilote bénévole ? 

On contacte À Vélo Sans Âge sur les réseaux sociaux, puis on suit une formation de 2h, le temps d'un aller-retour au parc de la Tête d’Or : pour savoir appréhender un triporteur. Et on adhère à l’association (15€/an). 

Comment en bénéficier ? 

Pour les établissements EHPAD déjà associés à l’association, on envoie un petit message sur les réseaux ou par mail, et on booke une balade de 2h. Une adhésion est également demandée avec une participation 15€ par an. 

Prêt.e.s ? Alors, tous en selle !