Les langues maternelles et/ou paternelles, une richesse assimilable


21 février 2022

Les langues maternelles et/ou paternelles, une richesse assimilable

L’apprentissage des langues étrangères au sein d’une famille franco-française ou binationale (trinationale…) prend de plus en plus de place dans les familles françaises ou installées en France. Un modèle linguistique décomplexé et mis au devant de la scène pour les enfants, les parents mais aussi les baby-sitter, souvent appelés en renfort. CAPSAO DECRYPTE + Interview de Marypop, service de baby-sitting en langues étrangères. 

Parler une langue étrangère au pays dans lequel vit une famille est devenue, ces dernières années, la préoccupation de nombreuses familles françaises. Si parler une langue étrangère aujourd’hui est devenu un plus, cela ne l’a pas toujours été. C’est pourquoi le 21 février, nous célébrons la Journée internationale de la langue maternelle et/ou paternelle (CAPSAO rajoute et prend des libertés, oui !) instaurée par les Nations Unis. 

La France, grande terre d'accueil (disons cela ainsi), a toujours eu en son sein des familles issus de nombreux pays étrangers depuis toujours, même si on notera une première grande vague à partir de 1930 mais qui continue encore aujourd’hui. D’Europe : Espagne, Pologne, Italie, Portugal (pour ne citer qu’eux) mais aussi d’ailleurs, Asie, Afrique, Amérique latine…

Si à une certaine époque, parler la langue maternelle ou paternelle à la maison pouvait, dans certaines familles et aux yeux de l’enseignement scolaire français (professeurs des écoles), être vue comme un handicape et un retard sur l’apprentissage de la langue française, aujourd’hui, cette croyance est mise à mal par les différentes études scientifiques et linguistiques menées ces dernières années. En effet, il a été prouvé que parler une langue étrangère dès son plus jeune âge favorisait le développement intellectuel de l’enfant au sens large du terme. Un enfant a une très grande capacité d’adaptation et sait faire preuve de discernement et d’apprentissage d’une façon rapide et efficace. Un enfant peut donc parler sa langue maternelle ou paternelle à la maison et suivre un enseignement scolaire en français. 

Lui permettre d’apprendre et de parler une autre langue, enseignée principalement à l’école, comme le français pour la France, stimule son ouverture d’esprit. Une qualité importante dans notre monde ouvert vers l’extérieur.

Continuer de parler et pratiquer sa langue maternelle ou paternelle permet aussi de continuer de créer du lien avec ses racines mais aussi une partie de la famille vivant toujours au pays et permet à l’enfant de construire, sans complexe et avec fierté, son identité binationale ou trinationale. 

Une origine, et la langue qui en découle, est une richesse pour chaque être humain. Des vérités constatées par Nathalie Barberis qui a créé un service de réseau de baby-sitting en langue étrangère dans 200 villes en Europe. 

Nathalie est française, d'origine étrangère, mariée avec un néerlandais et mère de trois enfants. En 2019, après 15 ans de réflexion sur « comment transmettre la langue paternelle à mes enfants », elle a décidé de créer Marypop : un service de baby-sitting multilingue. Interview. 

Comment l’idée vous est venue de créer Marypop ? 

À la maison, on a constaté que la transmission de la langue maternelle ou paternelle, à la maison, n’était pas si courante. Cela peut même être difficile de la transmettre. Mon mari a toujours parlé néerlandais à nos enfants. Et on a constaté qu’ils répondaient en français même s' ils ont la même compréhension du néerlandais qu’un natif du pays. 

Les enfants vivants à l’étranger ont donc les mêmes capacités mais pas la même motivation. Car nous ne sommes pas préparés et on ne connaît pas toutes les méthodes. Du coup, on a pensé tout de suite à faire appel à une baby-sitter qui parlait néerlandais car l’enfant comprend qu'il n'a pas le choix que de répondre dans la même langue que son interlocuteur. Et le déclic ne prend que 5 mins.

Surtout si c’est une personne de confiance, extérieure à la famille mais en même temps intégrée à celle-ci. Le fait que ce soit une personne jeune, dans un environnement destressé, hors du cadre scolaire et dans un environnement ludique, et que l’enfant comprend que pour jouer avec elle et avoir une interaction avec elle il faut parler sa langue, l’enfant va se débloquer et se défaire de préjuger et donc pratiquer la langue de la baby-sitter. 

On a donc contacté des baby-sitters néerlandaises ou flamandes vivant en France ou de jeunes personnes élevées au pays et revenues en France.

Mais nous avons constaté que c’était difficile de les trouver, que ce soit à Paris ou à Lyon, d’où l’idée de fonder ce service. 

Quels sont les services que vous proposez ? 

Il en existe trois : 

1- Le baby-sitting occasionnel c'est chez vous ou en vacances, même à l'étranger !

2- Un service régulier de baby-sitting pour tous les besoins périscolaires avec une baby-sitter qui parle la langue souhaitée. 

3- Un service d’activité en visio, en langue étrangère. Il est possible de choisir la baby-sitter par centre d’intérêt ou activité créative. 

Quel est l’impact des langues étrangères et maternelles chez l’enfant ?

Les enfants apprennent très vite une langue mais l’oublie aussi très vite et aujourd’hui on le sait, c’est forcément c’est un plus pour l’enfant de parler plusieurs langues. L’important dans le processus c’est qu’il prenne confiance en lui et dans la pratique de la langue étrangère. Ce n’est pas une question de capacité mais de confiance en soi avant tout. 

Apprendre une langue étrangère c’est s’ouvrir et les laisser s’ouvrir au monde en leur offrant de nouveaux univers et en transmettant plus qu’une langue mais une culture.

Et quel est l’impact pour les parents ? 

Soit ce sont des parents issus d’une famille binationale et là, ils ont le désir de transmission de la culture, de la langue d’où ils sont originaires. Ils se posent beaucoup la question « Qu’est-ce que je transmet à mon enfant? ». Mais c’est aussi un moyen de rester en contact avec la famille restée à l’étranger. 

Et pour les familles franco-françaises, avoir un service de baby-sitting en langue étrangère facilite l’apprentissage de la langue enseigné à l’école. Cela vient en complément de l’apprentissage linguistique de l’école et ça marche vraiment. 

Quel est l’avantage pour les baby-sitters ? 

Les baby-sitters adorent partager leur culture avec les enfants. Elles sont souvent loin de leur famille, parfois même très loin, si elles sont brésiliennes ou colombiennes. C’est donc un moyen d’intégrer indirectement une façon dans laquelle elles peuvent pratiquer et partager leur langue, elle répond à un besoin de transmission. Si elles font ça, c’est qu’elle aime les enfants. De plus, elles transmettent plus que leur langue, mais toute leur culture. Si on peut apprendre l’espagnol en apprenant la culture du pays, c'est extraordinaire. C’est que du plaisir à partager. 

Pour bénéficier des services de Marypop, c’est par ici !