Grâce au confinement, 97 bébés tortues d’une espèce en voie d’extinction naissent sur des plages désertées du Brésil !


Même s’il a enfermé une bonne partie de l’humanité chez elle, dans le seul but de freiner et limiter la propagation de ce fichu virus, le confinement a entraîné un certain nombre de bienfaits pour l’environnement et la nature.

Il a même clairement contribué à un petit miracle dimanche 29 mars sur les plages de Paulista près de Recife, au nord-est du Brésil, où 97 bébés tortues, d’une espèce en « danger critique d’extinction » (le plus haut niveau d’alerte avant extinction selon la WWF), ont pu naître et sortir de leurs œufs sur des plages désertées par les touristes qui habituellement affluent à cette période de l’année.

Ce sont donc presque une centaine de tortues à écailles (aussi appelées « tortues imbriquées » ou « tortues à bec de faucon ») qui ont pu voir le jour sous les yeux ébahis des employés municipaux qui ont été les seuls témoins de ce miracle. Et l’on peut parler de « miracle » tant cette espèce, pouvant mesurer jusqu’à 1,10 m et peser 85 kg, était pratiquement éradiquée de notre planète. Traquées pour fabriquer des peignes ou des montures de lunettes, voire pour sa chair dans certains pays, les « tortues imbriquées » avaient perdu 80 à 90% de leur population en 100 ans.

Si mâles et femelles se reproduisent en pleine mer, c’est sur les plages que les œufs sont pondus : les femelles creusent un nid de 50 à 60 cm à l’aide de leurs nageoires, dans lequel elles vont pondre entre 50 et 200 œufs, avant de les abandonner et de regagner la mer. Et c’est précisément la destruction et le prélèvement des œufs qui restent la menace la plus importante pour la survie de l’espèce : que ce soit par les hommes (qui les consomment malgré leur réputation d’être toxique, ou les détruisent purement et simplement en faisant la fête sur les plages) ou les prédateurs sauvages (chiens errants, cochons sauvages, renards, c’est sur les lieux de nidification que l’espèce est la plus menacée.

Cette année, du fait de la crise sanitaire, et suite aux mesures de confinement imposées par Paulo Câmara, gouverneur de l’État (mesures très vivement contestées par son président Jaïr Bolsonaro), les plages habituellement bondées se sont retrouvées complètement désertés. Les œufs des tortues à écailles ont ainsi pu éclore, sous la bienveillance et la surveillance des employés municipaux. Une espèce gravement menacée qui l’est aujourd’hui un peu moins du fait du confinement…

Source : Ouest France / especes-menacees.fr