41 des plus grandes chaînes de distribution de bien britanniques, parmi lesquelles Tesco, J Sainsbury, Marks&Spencer ou encore Burger King (entre autres), ont signé une lettre ouverte aux parlementaires de Brasilia afin d’affirmer leur forte préoccupation concernant un texte de loi soutenu par le président Bolsonaro et qui devrait être prochainement voté par le Congrès.
Cette mesure légaliserait les installations informelles sur les terres appartenant à l’État fédéral dans la forêt amazonienne, et irait même jusqu’à attribuer des titres de propriétés à ceux qui les occupent au mépris de la loi. Cette loi permettrait ainsi à ceux qui exploitent déjà sauvagement la forêt de mettre officiellement le pied dessus et d’en revendiquer la propriété… donc la liberté d’usage !
Le « groupe des 41 » dénonce : « Si la mesure devait être adoptée, cela encouragerait encore l’accaparement des terres et une déforestation de grande ampleur, ce qui mettrait en danger la survie de l’Amazonie ». Avant de tonner : « Nous croyons que cela mettrait aussi en question la capacité d’entreprises telles que les nôtres à continuer à s’approvisionner au Brésil à l’avenir. »
Une menace de boycott en bonne et due forme qui ne viendrait certes frapper « que » le 15e exportateur vers le Royaume-Uni, sur des produits tels que l’or et autres minerais, le soja, le bois, la viande et le café, mais qui pourrait peut-être faire boule de neige auprès d’autres importateurs de produits brésiliens.
Est-il utile de rappeler que le premier trimestre 2020 a vu la déforestation atteindre des records en Amazonie, selon l’Institut de Recherche Spatiale brésilien, avec 1 202 km² de détruits, soit 55% de plus qu’en 2019 ?
En tous cas, cela fait du bien de voir que, toutes libérales qu’elles soient, ces 41 enseignes ont su se souvenir qu’il y a quelques semaines encore nous évoquions « un monde d’après ». Elles ont montré la voie, qui va suivre maintenant ?
Source : rtbf.be