Buenos Aires, Carlos Gardel et milongas, aujourd’hui, on célèbre le tango !
Des faubourgs de la Boca aux scènes les plus réputées, de variations en voyages, danse de bal et genre musical, CAPSAO vous invite à découvrir comment le tango est peu à peu devenu au fil des décennies l’un des symboles de l’Argentine.
Un symbole que l’on fête chaque année depuis 1977 lors d’une journée dédiée le 11 décembre, jour d’anniversaire de deux de ses plus grands compositeurs : Carlos Gardel et Julio De Caro. Inscrit par l’Unesco comme patrimoine culturel immatériel en 2008, le tango a connu une histoire mouvementée qui, comme la samba brésilienne, puise ses origines au tournant du XXème siècle dans les communautés noires issues de l’esclavage.
Syncrétisme de danses de salons européennes (valse, marzuka) et d’influences afro-américaines, le tango acquiert une réputation sulfureuse en étant dansé dans les quartiers populaires de Buenos Aires. Pourtant, les jeunes hommes de la bourgeoisie de la ville se passionnent rapidement pour cette danse mais il leur est évidemment impossible de danser avec les jeunes filles de leur milieu. Ils vont alors profiter de leurs voyages en Europe dans les années 1920, et notamment à Paris, pour introduire le tango dans la bourgeoisie cosmopolite de la ville.
S’il devient vite désuet à Paris quelques années plus tard, le tango jouit à partir de 1940 d’une renommée nouvelle dans la capitale argentine et est désormais dansé par toustes. De nettes évolutions marquent également le genre : le tempo s’est ralenti progressivement, les pas de danse se sont multipliés et complexifiés et les instruments utilisés se sont diversifiés. Sous l’impulsion de musiciens et interprètes magnifiques tels que Carlos Gardel, icône du genre, le tango s’impose comme la bande-son immuable des soirées buenos-aériennes. Dans les faits, les orchestres se comptent par centaines, les enregistrements par milliers et le tango devient la danse iconique du delta du Rio de la Plata.
A partir de 1955 débute une période d'instabilité politique en Argentine durant laquelle le tango se démode et doit faire face à l’émergence du rock’n’roll anglophone. Cette danse d’improvisation connaîtra finalement un second souffle dans les années 1990 et attire une fois de plus une partie de la jeunesse rioplatense qui s’en empare pour remplir de nouveau les milongas, lieux où se pratique le tango.
Voici en quelques lignes une superficielle histoire d’un genre dont les escapades géographiques et les subtilités sont si nombreuses qu’il nous faudrait bien plus que cette courte page pour en venir à bout. Une chose est sûre : les danseurs de tango continuent à faire vivre et à redéfinir les frontières d’un genre unique. Bientôt votre tour ?
À noter que ce 30 décembre est organisé le gala « Del Primer Festival de la Canción Argentina ». Cette seconde édition aura lieu sur Youtube à partir de 21h (heure locale, donc 1h du matin en France). Ce festival veut aider les groupes indépendants à diffuser leur travail dans tout le pays mais également à l'étranger afin de valoriser le développement artistique de centaines d'artites qui malgré la pandémie ont continué d'exprimer leur art.
Source : France Musique.