A Lima au Pérou, le fleuve Rimac voit sa pollution chuter de 90% grâce au confinement


On a pu constater un peu partout dans le monde les effets bénéfiques du confinement sur la pollution atmosphérique, mais aussi maritime et fluviale. Comme bon nombre de pays, le Pérou jouit aussi de ces effets bienfaisants et souvent salvateurs.

Pour preuve la situation nouvelle du Rímac, l’un des trois fleuves qui traversent Lima, la capitale péruvienne, et qui fournit plus de 80% de l’eau de la ville.

Du fait de la diminution notable de l’activité humaine liée aux mesures de confinement prises pour lutter contre le COVID-19, plusieurs institutions péruviennes ont pu constater une spectaculaire amélioration de la qualité de son eau.

« Vous pouvez voir que l’eau est plus propre et plus cristalline. On constate une reprise de la végétation et de la migration des oiseaux, et même des poissons, surtout à l’embouchure » constate, éberlué, Luis Enrique Yampufé Morales, porte-parole de l’Autorité Nationale de l’Eau Péruvienne.

Un constat que les Péruviens ont largement fait et partagé sur les réseaux sociaux, chacun y allant de sa photo et de son commentaire sidéré (« la nature se nettoie en l’absence de l’être humain » par exemple) sur les eaux cristallines de ce fleuve qui prend sa source dans la mythique Cordillère des Andes, à 5 500 mètres d’altitude.

Les mesures de confinement ayant paralysé le pays, de nombreuses usines sont à l’arrêt et les déplacements domestiques restent quant à eux très limités, d’où une baisse quasi-immédiate de la pollution du fleuve.

En temps normal, la SEDAPAL, le service des eaux et des égouts de Lima, récolte généralement aux alentours de 10 tonnes d’ordures et de gravats par jour dans les écluses de sa station de traitement des eaux, le plus souvent rejetés par les riverains et les usines qui bordent le fleuve. Aujourd’hui, il annonce moins d’une tonne par jour, soit une réduction plus que massive de 90%.

Un changement des pratiques humaines qui, associé à la saison sèche et au manque de pluie qui en découle, rend les eaux du Rímac nettement moins troubles.

Même s’il ne faut pas oublier que ces excellentes nouvelles écologiques sont toujours accompagnées de drames économiques et sociaux, avec des usines en difficultés et des personnes au chômage, et à l’heure où l’on a l’impression que tout le monde n’a plus qu’une envie, « sortir au plus vite pour reprendre sa vie d’avant », il serait sans doute bon de se souvenir dans quelques semaines, dans quelques mois, que l’intervention humaine y est pour beaucoup et qu’un simple changement de nos pratiques pourrait avoir de salutaires répercussions sur la nature.

Saurons-nous nous souvenir de ce que le COVID-19 nous aura au moins permis d’apprendre de positif ?

Source : Geo.fr